Une prime à l’engagement : prescrire le féminisme dans le travail artistique au Maroc
dc.contributor.advisor | Déloye, Yves | |
dc.contributor.advisor | Bennani-Chraïbi, Mounia | |
dc.contributor.author | DAVID, Emmanuelle | |
dc.contributor.other | Dakhli, Leyla | |
dc.contributor.other | Hammou, Karim | |
dc.contributor.other | Lépinard, Éléonore | |
dc.date | 2023-03-31 | |
dc.date.accessioned | 2023-11-20T15:44:56Z | |
dc.date.available | 2023-11-20T15:44:56Z | |
dc.identifier.uri | ||
dc.identifier.uri | https://oskar-bordeaux.fr/handle/20.500.12278/184905 | |
dc.identifier.nnt | 2023BORD0064 | |
dc.description.abstract | Comment le projet collectif du féminisme se déploie-t-il à l’extérieur des mondes militants ? Si de plus en plus de travaux mettent l’accent sur la professionnalisation du militantisme féministe, les tensions engendrées par l’importation de la cause dans des milieux du travail hiérarchisés et organisés selon des logiques marchandes restent peu investiguées. La sociologie de l’engagement militant au travail, pour éclairante qu’elle soit, laisse de côté l’étude des rapports de pouvoir qui se jouent entre des acteurs possédant un accès inégal aux ressources et situés à différents niveaux de hiérarchie. A partir d’une enquête qualitative menée entre 2016 et 2019 au sein des mondes de l’art contemporain au Maroc, la thèse propose de restituer les tensions liées à l’appropriation des savoirs, des discours et des pratiques féministes à l’intérieur d’un monde de l’art marqué par sa dimension fortement internationalisée. Pour comprendre ces processus, on propose ici la notion de « prime à l’engagement » qui désigne un ensemble d’incitations matérielles ou symboliques émises par certains acteurs à destination des artistes afin que ceux-ci fassent la démonstration de leur position militante. Envisagée comme un accélérateur de carrière plus que comme une injonction, la prime peut revêtir un aspect racialisé invitant les plasticiennes marocaines à dénoncer un « patriarcat arabe ». Ses effets incitatifs sur les pratiques des artistes sont renforcés par la dimension conceptuelle caractéristique de l’art contemporain.La thèse examine d’abord l’émergence, à la fin des années 1990, de centres d’art à but non lucratif financés par des bailleurs internationaux, plaçant les directrices des centres d’art en exécutrices indirectes de leurs prescriptions, et la manière dont, tout en rejetant les prescriptions des bailleurs, ces « professionnelles de la coopération artistique » ont pris part à la valorisation des savoirs féministes dans le discours conceptuel des artistes. On comprend ainsi que, dans un contexte de forte segmentation internationale du marché artistique, les plasticiennes marocaines, qui perçoivent ces incitations comme racialisées, adoptent des stratégies diverses ancrées dans leurs propres trajectoires, tout en valorisant un idéal professionnel orienté vers l’universel. Plus éloignés du cœur des projets artistiques, des acteurs domestiques divers liés à l’État et au marché de l’art valorisent au contraire un féminisme d’État ou ancré dans des logiques entrepreneuriales relativement peu contraignantes. On analyse enfin le rôle fondamental d’acteurs étrangers (médias, bailleurs de fonds du développement) dans la diffusion d’un idéal de l’artiste « briseuse de tabous » ancré dans le gender mainstreaming et compatible avec les objectifs du développement. La thèse contribue ainsi à une sociologie de l’appropriation du féminisme à l’intérieur de mondes du travail transnationaux. | |
dc.description.abstractEn | How does the collective project of feminism unfold outside of activist worlds? While more and more studies emphasise the professionalisation of feminist activism, the tensions generated by the import of the cause into hierarchical workplaces organised according to market logics remain little investigated. The sociology of activism in the workplace, however enlightening it may be, leaves aside the study of the power relations that are played out between actors with unequal access to resources and situated at different levels of hierarchy. Based on a qualitative survey conducted between 2016 and 2019 within the contemporary art worlds in Morocco, the thesis proposes to restore the tensions linked to the appropriation of feminist knowledge, discourses and practices within an art world marked by its highly internationalised dimension. To understand these processes, we propose the notion of "commitment bonus" which designates a set of material or symbolic incentives issued by certain actors to artists in order for them to demonstrate their militant position. Considered as a career accelerator rather than an injunction, the bonus can take on a racialised aspect, inviting Moroccan women artists to denounce an "Arab patriarchy". Its incentive effects on artists' practices are reinforced by the conceptual dimension characteristic of contemporary art.The thesis first examines the emergence in the late 1990s of non-profit art centres financed by international donors, placing the directors of the art centres as indirect executors of their prescriptions, and the way in which, while rejecting the donors' prescriptions, these "professionals of artistic cooperation" took part in the valorization of feminist knowledge in the conceptual discourse of artists. It is thus understandable that, in a context of strong international segmentation of the art market, Moroccan women artists, who perceive these incentives as racialised, adopt diverse strategies rooted in their own trajectories, while valuing a professional ideal oriented towards the universal. Further away from the heart of artistic projects, various domestic actors linked to the state and the art market, on the contrary, value a state feminism or one rooted in relatively unrestrictive entrepreneurial logics. Finally, the fundamental role of foreign actors (media, development donors) in the dissemination of an ideal of the 'taboo breaker' artist anchored in gender mainstreaming and compatible with development objectives is analysed. The thesis thus contributes to a sociology of the appropriation of feminism within transnational worlds of work. | |
dc.language.iso | fr | |
dc.subject | Féminisme | |
dc.subject | Coopération | |
dc.subject | Art | |
dc.subject | Travail | |
dc.subject | Engagement | |
dc.subject.en | Feminism | |
dc.subject.en | Cooperation | |
dc.subject.en | Art | |
dc.subject.en | Work | |
dc.subject.en | Commitment | |
dc.title | Une prime à l’engagement : prescrire le féminisme dans le travail artistique au Maroc | |
dc.title.en | A commitment bonus : prescribing feminism in artistic work in Morocco | |
dc.type | Thèses de doctorat | |
dc.contributor.jurypresident | Duchesne, Sophie | |
bordeaux.hal.laboratories | Les Afriques dans le Monde | |
bordeaux.type.institution | Bordeaux | |
bordeaux.type.institution | Université de Lausanne | |
bordeaux.thesis.discipline | Science politique | |
bordeaux.ecole.doctorale | École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Bordeaux) | |
star.origin.link | https://www.theses.fr/2023BORD0064 | |
dc.contributor.rapporteur | Boutaleb, Assia | |
dc.contributor.rapporteur | Lecler, Romain | |
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