Une méthodologie d'approche de la matière première siliceuse des industries lithiques moustériennes du sud du Massif central

Abstract

Les méthodes conventionnelles de caractérisation de la matière première siliceuse ne permettent pas toujours de déterminer la provenance des silex archéologiques. Cela tient d'une part à la complexité de leur évolution, (i) de leur formation à leur intégration dans un gîte secondaire (type de source souvent exploitée par les préhistoriques) et (ii) après abandon et enfouissement dans un site archéologique. Le « silex » se comporte, au long de ce cheminement, comme un système ouvert, soumis à la fois à des cycles d'élimination/accumulation et de transformations. Nous proposons une approche plurielle de caractérisation des matières premières siliceuses du Massif central et de ses bordures. L'intérêt de cette région repose pour partie sur la rareté des faciès ubiquistes. Le Massif central est parsemé de formations siliceuses continentales et bordé de toutes parts de niveaux carbonatés à silicifications d'origine marine, disposition qui permettait à la fois l'utilisation de matières premières locales et une introduction aisée de silex allochtones. Les silex des sources primaires à secondaires sont étudiés en tenant compte de leur contexte stratigraphique et paléoenvironnemental, aboutissant à un classement en types et sous-types à partir de critères relatifs à leur genèse et leur altération. Un échantillonnage suffisamment dense devrait permettre de reconstituer la totalité des chaînes évolutives au long de profils topographiques, facteur essentiel à exploiter dans les recherches de provenance.