Afficher la notice abrégée

hal.structure.identifierAménagement, Développement, Environnement, Santé et Sociétés [ADES]
dc.contributor.authorCALLAIS, Chantal
dc.contributor.editorChantal Callais
dc.date.accessioned2023-05-10T01:25:35Z
dc.date.available2023-05-10T01:25:35Z
dc.date.created2010
dc.date.issued2010
dc.identifier.isbn978-2-84561-703-2
dc.identifier.urihttps://oskar-bordeaux.fr/handle/20.500.12278/175798
dc.description.abstractFormé à Paris chez Louis Bruyère après une année à Polytechnique, Segretain rejoint ses Deux-Sèvres natales, où il est nommé architecte du département à l'âge de 26 ans. Passionné par les nouveaux programmes d'équipements publics, il s'investit aussi avec enthousiasme dans les premières restaurations des monuments historiques avec la confiance totale de l'inspecteur général Mérimée, qui l'accorde avec parcimonie aux architectes qu'il rencontre en province et dont il dénonce souvent l'incompétence. Segretain mène parallèlement à ses missions de service public une carrière privée, pour les communes et les notables niortais avec lesquels il est en relation constante, et dont il fait partie. Nourri de la culture de service public que lui a transmise son maître, il défend l'idée de la création d'un corps hiérarchisé d'architectes de l'État à l'image de celui des ingénieurs des Ponts et Chaussées, qui ne verra jamais réellement le jour en dehors des domaines du patrimoine. La comparaison sur l'ensemble du territoire français des statuts des " architectes du gouvernement " en province permet d'identifier les variations et les points communs pendant le XIXe siècle entre les services départementaux des bâtiments civils, confiés aux Conseils généraux sous le contrôle de plus en plus lointain du pouvoir central. La recherche a été menée à partir de sources archivistiques multiples, celles du Patrimoine et celle du Conseil national des bâtiments civils à Paris, celles du département des Deux-Sèvres et de nombreux autres départements, notamment les résultats encore inexploités des enquêtes répétées menées par les préfets sur les services des bâtiments civils départementaux. Les archives professionnelles privées de Pierre-Théophile Segretain, conservées à la Médiathèque de la Communauté d'Agglomération de Niort, et celles composées de documents privés gardées par sa famille, sont des sources exceptionnelles pour décrire la vie quotidienne, professionnelle et sociale, d'un architecte à Niort au milieu du XIXe siècle. Les courriers privés décrivent l'homme, dans sa famille et son milieu social, à une période politiquement agitée. Il apparaît généreux et énergique, dans une famille aimante, mais non complaisante. Il témoigne des pratiques traditionnelles de l'époque, l'écriture de courriers réguliers où l'on donnait des nouvelles à l'entourage. Segretain y exprimait son opinion sur la société et la vie, s'adressant d'abord à sa mère et à sa femme, puis surtout à son fils aîné Alexandre et à Mérimée, avec qui il est lié d'amitié. On le voit, étudiant à Paris, heureux de s'être privé pour offrir à sa mère un cadeau alors très à la mode, son portrait en miniature... Ces lettres familiales illustrent aussi l'intérêt porté aux enfants depuis la fin du XVIIIe siècle ; en effet, Pierre-Théophile se montre très attentif au bien-être et à l'éducation de ses deux fils depuis leur naissance. Frappé de mélancolie, il s'entretient de cette sévère dépression avec son fils Alexandre, pourtant encore très jeune, et avec Mérimée, qui a subi aussi cet état de mal-être. Il sortira après six ou sept ans de ce spleen handicapant par le violent choc émotionnel asséné par la mort de son épouse, du fait de se retrouver contraint de mener seul à l'âge d'homme son second fils Léon. L'architecte est au moins aussi intéressant que l'homme. Les archives qu'il a laissées permettent d'éclairer sur des problématiques nombreuses : la formation et les missions d'un architecte départemental dans la première partie du XIXe siècle, l'insertion socio-professionnelle d'un architecte de province et son opinion sur la profession, à une période où se développent les polémiques architecte/entrepreneur et architecte/ingénieur , les relations Paris-province, les modes de contrôle de la qualité architecturale, les principes de restauration des monuments historiques, les stratégies de projet de l'architecte et le passage de l'écriture antiquisante à l'éclectisme. À la fois très représentatif de la période, mais particulièrement compétent et d'une curiosité intellectuelle hors du commun, Segretain a marqué les paysages des Deux-Sèvres par les très nombreux projets qu'il y a mis en œuvre : il a d'abord érigé Niort en véritable chef-lieu de préfecture, en construisant l'hôtel de préfecture qui mêle les références de l'hôtel particulier XVIIe et de la villa palladienne, le palais de justice, dont la façade néo-grecque très canonique s'oppose à une mise en scène urbaine " ratée ", et la prison, probablement son œuvre essentielle, première et presqu'unique prison "panoptique " sur plan semi-circulaire en France. À ces édifices niortais s'ajoute le tribunal de Melle, dont le style dû à l'harmonie voulue par l'architecte avec deux tours renaissantes rescapées de l'hôtel de Ménoc, constitue une exception dans la typologie des palais de justice de la période et a fait l'admiration de Mérimée. En tant qu'architecte des monuments historiques, Segretain a sauvé de la ruine de nombreuses églises du Poitou. Son principe de " remise aux formes normales " des édifices médiévaux, selon son expression, est très couramment pratiqué par les premiers restaurateurs qui sont en symbiose en cela avec les célèbres théories de Viollet-le-Duc, énoncées quelques années plus tard. Enfin, Segretain construisit de nombreuses églises en Deux-Sèvres, en suivant toujours la " dernière mode ", du néo-classique à Chef-Boutonne au début de sa carrière au néo-gothique pour de nombreuses églises paroissiales et la reconstruction de Saint-André à Niort, au néo-roman-byzantin pour l'église Saint-Hilaire et celle du Carmel à Niort, toutes les deux conçues à la fin de sa vie. À partir d'un regard à caractère monographique sur les Deux-Sèvres et l'architecte qui a régné presqu'exclusivement sur la production architecturale dans ce département pendant une quarantaine d'années, la recherche participe également à la connaissance de l'architecture et de la profession d'architecte au XIXe siècle en France. L'abandon progressif d'une pratique de la maîtrise d'œuvre dans le cadre d'un fonctionnariat qui apparaît un temps envisageable, disparaîtra au profit d'une culture quasiment exclusivement libérale de la profession qui ne fait que se confirmer jusqu'à la période actuelle.
dc.language.isofr
dc.publisherGest éditions (La Crèche)
dc.subjectprofession d'architecte
dc.subjectarchitecte départemental
dc.subjectfonction publiques
dc.subjectintérêt général
dc.subjectéquipements
dc.subjectmonuments historiques
dc.subjectDeux-Sèvres
dc.subjectPierre-Théophile Segretain
dc.titleÀ corps perdu, Pierre-Théophile Segretain architecte (1798-1864). Les architectes et la fonction publique d'État au XIXe siècle
dc.typeOuvrage
dc.subject.halSciences de l'Homme et Société/Architecture, aménagement de l'espace
bordeaux.page502
bordeaux.hal.laboratoriesPassages - UMR 5319*
bordeaux.institutionUniversité de Bordeaux
bordeaux.institutionUniversité Bordeaux Montaigne
bordeaux.institutionCNRS
hal.identifierhalshs-00940415
hal.version1
hal.origin.linkhttps://hal.archives-ouvertes.fr//halshs-00940415v1
bordeaux.COinSctx_ver=Z39.88-2004&rft_val_fmt=info:ofi/fmt:kev:mtx:journal&rft.title=%C3%80%20corps%20perdu,%20Pierre-Th%C3%A9ophile%20Segretain%20architecte%20(1798-1864).%20Les%20architectes%20et%20la%20fonction%20publique%20d'%C3%89tat%20au%20XIXe%20si&rft.atitle=%C3%80%20corps%20perdu,%20Pierre-Th%C3%A9ophile%20Segretain%20architecte%20(1798-1864).%20Les%20architectes%20et%20la%20fonction%20publique%20d'%C3%89tat%20au%20XIXe%20s&rft.date=2010&rft.spage=502&rft.epage=502&rft.au=CALLAIS,%20Chantal&rft.isbn=978-2-84561-703-2&rft.genre=unknown


Fichier(s) constituant ce document

FichiersTailleFormatVue

Il n'y a pas de fichiers associés à ce document.

Ce document figure dans la(les) collection(s) suivante(s)

Afficher la notice abrégée