De l’objet à soi. Parcours d’un voyage domestique

Abstract

Le décryptage des pratiques d’aménagement de l’espace domestique fait entrevoir les mécanismes et le sens de « voyages virtuels » dans des univers sédentaires. La problématique de la construction d’un univers personnel « voyageur », en ce qu’elle résulte d’une réinterprétation par le prisme psychique de l’influence des modes, sera le fil rouge entre les deux angles de prospection que nous allons privilégier.Il s’agit ici de re-contextualiser l’appropriation des objets, par le biais de ces praxis décoratives, parce qu’elles sont en l’occurrence de véritables praxis énonciatives, (Floch, 1995), vectrices d’une culture contemporaine de la re-configuration d’un lointain totalement adossé à la commercialisation sociale et rituelle des cultures.Explorer les deux versants de cette consommation, celui de la consommation des objets, et celui de la consommation des signes, c’est en effet, rechercher à identifier une forme de pensée, un mode particulier de contact entre soi et le monde.L’énonciation d’un « voyage intérieur domestique » ne peut faire l’impasse sur l’ensemble des dimensions dudit voyage, à savoir la valeur économique, culturelle, humaine, sans omettre le complément des éclairages de la philosophie et de la psychologie. C’est en s’appuyant sur les recherches de Bromberger (1979), que nous avons relevé la complémentarité de différentes approches. Nous avons croisé les angles d’observation de diverses disciplines aux perspectives de la psychologie formalisées par Tisseron (1999), parce qu’elles nous conduisent à comprendre que désormais nous ne regarderons plus nos intérieurs de la même façon.