Analyse du poste de travail des opérateurs du centre des opérations et de renseignement de la Gironde : Pénibilité du travail de nuit et ergonomie du poste de travail

Abstract

Contexte : les travailleurs de nuit représentent 9% des salariés tous secteurs confondus, soit 2,2 millions de français. Le travail de nuit entraine des effets sur la santé, certains avérés (troubles du sommeil, troubles métaboliques) d’autres probables ou possibles (obésité, diabète de type 2, maladie coronarienne, etc.). Le centre d’opérations et de renseignement de la gendarmerie est une unité opérationnelle de la gendarmerie nationale, activée 24 heures / 24 et 7 jours / 7, chargée principalement de l’accueil téléphonique des usagers et de la supervision des interventions. Nous avons mené une analyse du poste de travail avec notamment analyse de la pénibilité du travail de nuit et de l’ergonomie du poste avant de proposer des actions d’amélioration. Méthode : analyse de la pénibilité du travail de nuit par l’intermédiaire de la grille de lecture de la pénibilité des horaires décalés, de la moyenne de la durée hebdomadaire de travail sur 10 semaines, analyse de la moyenne du pourcentage d’heures travaillées de nuit sur l’ensemble des heures travaillées avant et après intervention. Evaluation de l’ergonomie du poste de travail avec la médecine du travail et proposition d’actions d’amélioration. L’intervention consistait à faire rencontrer les responsables du CORG, le médecin responsable de la médecine du travail des personnels du CORG 33 avec le cadre du SAMU-SMUR de Bordeaux et celui du service des urgence de Robert-Picqué, dans l’objectif de pouvoir échanger sur leur pratique. Résultats : le score de pénibilité du travail de nuit n’a pas évolué de façon significative entre 2019 et 2020. Le score de pénibilité était donc jugé mauvais et il n’a pas évolué pas après intervention. Ce score bas et l’absence d’évolution s’explique principalement par l’absence de cycle régulier et un planning non structuré. On retrouvait une différence significative du nombre d’heures travaillées sur 10 semaines entre 2019 et 2020 (p=0,04). En 2019 la médiane était de 382 heures, soit 38 heures par semaine. En 2020 elle était de 354 heures, soit 35,1 heures par semaine. Le poste de travail est quant à lui bien organisé. Les locaux de repos sont les principaux points d’améliorations. Conclusion : nous avons proposé un profond remaniement de l’emploi du temps reposant sur un roulement en 8h, des rotations rapides en sens horaire qui permettraient selon nous d’obtenir un score de pénibilité de 82.5, soit une grande diminution par rapport à la situation actuelle. Seules quelques améliorations mineures ont été proposées en termes d’ergonomie telles que la mise en place d’un thermomètre et des actions correctrices en cas de températures hors recommandations. L’ensemble des mesures proposés nécessitent néanmoins des explications ainsi que l’adhésion des opérateurs.