Poitou-Charentes et Nord de l’Aquitaine : indices pour une nouvelle typo-chronologie des tombes au Moyen Âge

Abstract

En Nouvelle-Aquitaine, comme partout en France, la multiplication des fouilles préventives en contexte funéraire ces trente dernières années permet d’envisager un renouvellement des référentiels typo-chronologiques des sépultures. Ce colloque offre donc la possibilité de réaliser une synthèse sur le sujet et de proposer de nouvelles clés de datations en contexte funéraire. La masse des données, la nature des dernières découvertes et les terrains investigués par les participants au projet (Hélène Réveillas, Juliette Masson, Christian Scuiller et Yves Gleize), nous ont toutefois conduits à nous restreindre au seul Moyen Âge, période qui apparaît parmi celles ayant connu un fort renouvellement des connaissances concernant la typo-chronologie des sépultures. Les premières données ayant fait apparaître d’importantes différences entre les anciennes régions administratives, il a été décidé de nous limiter également pour l’aire géographique. Nous traiterons ainsi la majeure partie de l’ancienne province ecclésiastique de Bordeaux, soit le nord de l’Aquitaine (JM et HR) et Poitou-Charentes (YG et CS).Ce travail s’avère d’autant plus nécessaire pour le Sud-Ouest que, contrairement au Sud-Est ou au Nord-Ouest de la France, aucune synthèse n’avait été proposée lors du colloque Archéa en 1994. Une première typo-chronologie, fondée en grande partie sur la stratigraphie et le mobilier, avait cependant été auparavant réalisée pour la Gironde (Archéologie des cimetières et églises de Gironde, P. Régaldo-Saint Blancard, 1989 et mémoire de maîtrise de I. Marysse à l’Université de Bordeaux 3 en 1989 Les sépultures médiévales en Gironde : IVe-XVe siècles). Le point de départ sera donc cet ouvrage et ce travail universitaire à partir desquels nous pourrons ensuite intégrer les dernières découvertes, avec notamment les sites récemment fouillés au sein de la métropole bordelaise (Bruges, Gradignan, etc.), mais aussi dans des territoires ruraux comme le Médoc par exemple. Sur la plupart de ces sites ont pu être mises en œuvre des analyses radiocarbones permettant l’obtention de datations absolues qui appuient la réflexion menée. On pourra donc, d’une part, mieux préciser la chronologie de certaines tombes déjà connues. D’autre part, plusieurs types d’architectures funéraires ont pu être identifiés et rattachés à certaines périodes, en particulier grâce à des découvertes récentes, ils apparaissent donc maintenant comme de véritables marqueurs chronologiques.Pour la région Poitou-Charentes, une synthèse avait été proposée au cours du colloque Archéa (« Chrono-typologie des tombes en Anjou-Poitou-Touraine », Boissavit-Camus et al. 1996), mais aucun ouvrage de synthèse sur la typo-chronologie funéraire stricto sensu n’a été réalisé depuis. En revanche, plusieurs articles, notamment pour le premier Moyen Âge (Usseau, Pouthumé, Chasseneuil-sur-Bonnieure dans Wisigoths et Francs, autour de la bataille de Vouillé, Bourgeois L., 2007), de nombreux rapports d’opérations et bilans scientifiques ainsi que des catalogues d’exposition (Romains et barbares entre Loire et Garonne IVe-Xe s., Mémoires d’hommes. Traditions funéraires et monuments commémoratifs en Poitou-Charentes) et des ouvrages collectifs (Monastères entre Loire et Charente, Treffort C., Brudy P. (dir.), 2013), abordent séparément la question. À partir des ressources documentaires existantes, un premier bilan pourra donc être fait, lequel permettra, au regard des données apportées par les chronologies relatives et absolues de proposer une échelle de datations adaptées aux structures funéraires de la région pour toute la période du Moyen Âge.