Modalités et efficacité des interventions d'aide au sevrage tabagique au cabinet dentaire : revue systématique de la littérature

Abstract

La consommation tabagique et sa dépendance concernent la population mondiale. Les conséquences de cette addiction ont des effets néfastes sur la santé générale et la santé bucco- dentaire. En tant que chirurgiens-dentistes, nous sommes donc souvent confrontés aux méfaits du tabac, ce qui nous permet d’avoir une place importante dans la lutte contre le tabac. Des interventions d’aide au sevrage tabagique ont ainsi été mises en place afin d’aider les patients reçus en consultation par les chirurgiens-dentistes. L’objectif de cette étude était d’identifier les diverses prises en charge des patients fumeurs par les chirurgiens-dentistes, de déterminer les principales interventions effectuées ainsi que leurs modalités de mise en application et enfin d’apprécier leur efficacité à travers une revue systématique de la littérature récente. La recherche d’articles s’est effectuée dans les bases de données de PubMed et de Scopus. Les articles publiés entre le 01/01/2000 et le 01/01/2019 en anglais et en français ont été retenus dès lors qu’un type d’intervention d’aide au sevrage tabagique était abordé. Les articles concernant des formes autres que le tabac fumé ont été exclus. Ainsi, sur 706 articles, 22 ont été retenus : 13 essais cliniques randomisés, 4 études cohortes et 5 études transversales. Les principales interventions vues et proposées étaient la méthode des 5 A, la méthode des 3 A, le conseil bref, la prescription de substituts nicotiniques, l’orientation vers une ligne d’arrêt téléphonique avec des variantes. Bien que certains résultats aient prouvé l’efficacité de ces interventions, leur mise en œuvre n’est parfois pas évidente et se heurte au manque d’informations et de formations, au manque de temps, ou encore à un environnement inadapté. Aujourd’hui, tandis que le tabagisme devient central dans les programmes de lutte tel que le Programme National de Réduction du Tabagisme lancé en 2014, des solutions existent, qu’elles viennent du praticien ou du patient.