Variation de l’impact psychologique d’une interruption volontaire de grossesse par méthode médicamenteuse selon un lieu de réalisation imposé ou choisi

Abstract

L'IVG médicamenteuse à domicile est un droit récent (2001) et le nombre de femmes qui font se choix augmente chaque année (48 100 IVG en 2017). Cette nouvelle offre de soin permet de faciliter l’accès à l’IVG. L’impact psychologique négatif de cette interruption est un argument fort des anti-IVG. Lorsqu’un médecin suppose un impact psychologique même minime plane inconsciemment cette peur de donner raison aux anti-IVG et donc de fragiliser ce droit. Cependant une interruption volontaire de grossesse n’est pas un acte anodin, elle laissera une marque (positive ou négative) sur chaque femme. La possibilité de vivre cet évènement à domicile a de nombreux avantages. Elle permet d’augmenter l’offre, de diminuer les délais de prise en charge et les coûts. Les femmes ont théoriquement le choix du lieu de réalisation mais il arrive qu’il lui soit imposé. Il est important de connaître la différence d’impact psychologique en fonction du choix (possible ou non) du lieu de réalisation. Il s’agit d’une enquête quantitative observationnelle et prospective sur le vécu psychologique des patientes. Elle est multicentrique et non randomisée. De novembre 2016 à novembre 2017 : 58 patientes ont rempli lors de la consultation post-IVG un auto-questionnaire donnant un résultat chiffré. Les questionnaires ont été distribués chez les médecins libéraux réalisant des IVG médicamenteuses à domicile dans le cadre du réseau Ville-Hôpital du CHU de Bordeaux et au sein du service d’orthogénie du Centre Aliénor d’Aquitaine et au Pôle de santé du Villeneuvois à Villeneuve-sur-Lot. Certains facteurs ont pu être identifiés comme favorisant un vécu positif : le choix du lieu de réalisation, d’être en couple, d’avoir un haut niveau professionnel et d’être accompagné le jour de l’IVG. D’autre éléments influencent négativement cet évènement : l’âge supérieur à 20 ans, être étudiante, avoir un antécédent d’IVG itératives et/ou de maladie psychiatrique, ne pas avoir le choix du lieu de réalisation et enfin vivre en même temps un évènement de vie. En France une femme est libre de disposer de son corps, libre de choisir une grossesse ou non. Le libre choix du lieu donne à la patiente plus de contrôle et plus de satisfaction. La multiplication du nombre de médecins réalisant l’IVG à domicile permettrait d’offrir ce choix à toutes les femmes.