Etude psychophysique des systèmes visuels magnocellulaire et parvocellulaire dans le vieillissement normal et proposition de réhabilitation des déficits : une approche en neuropsychologie cognitive

Abstract

Cette thèse avait pour principal objectif d’étudier la dissociation du système magnocellulaire et parvocellulaire en testant l’évolution de ces systèmes dans le vieillissement normal et la réhabilitation à l’aide de lunettes à filtre jaune. Pour cela deux paradigmes expérimentaux dont les caractéristiques des stimuli permettaient de biaiser le traitement visuel vers l’un ou l’autre des deux systèmes et dont les tâches impliquaient un niveau de traitement cognitif plus ou moins élaboré ont été utilisés. A l’aide d’une tâche de discrimination de luminance, les travaux ont mis en évidence l’apparition d’un déficit parvocellulaire massif dans le vieillissement ainsi qu’un déficit magnocellulaire de moindre ampleur au début du vieillissement mais qui s’accentuait rapidement au-delà de 75 ans. Dans une tâche de catégorisation d’objets, la présence du déficit magnocellulaire avec l’âge et le grand âge a été corroborée mais aucune répercussion du déficit parvocellulaire mis en évidence à un niveau de traitement plus précoce n’a été observée dans cette tâche. Concernant la réhabilitation, seul le groupe de participants très âgé (>75 ans) a vu ses performances améliorées par le filtre jaune dans la condition impliquant spécifiquement le système magnocellulaire à l’épreuve de discrimination de luminance. Dans l’épreuve de catégorisation, les deux groupes de participants âgés et très âgés ont montré une diminution significative de leur temps de réponse avec le filtre jaune accompagnée d’une amélioration de la précision de catégorisation pour le groupe très âgé, spécifiquement dans la condition mettant en jeu le système magnocellulaire.L’ensemble des résultats confirment donc la dissociation neuropsychologique entre système magnocellulaire et parvocellulaire : ils peuvent être sollicités de façon privilégiée chez l’adulte jeune en faisant varier à la fois plusieurs caractéristiques de la stimulation et la tâche ; ils ne vieillissent pas au même rythme et l’un d’entre eux peut être spécifiquement réhabilité