Vers une viticulture sans pesticide : analyse du microbiome de la vigne et des sols viticoles pour développer le biocontrôle microbien du mildiou
Language
fr
Thèses de doctorat
Doctoral school
École doctorale Sciences et EnvironnementsAbstract
Les vignes et les sols viticoles hébergent une grande diversité de micro-organismes, qui forment collectivement le microbiote. Certains micro-organismes sont des agents pathogènes, comme l'oomycète Plasmopara viticola, ...Read more >
Les vignes et les sols viticoles hébergent une grande diversité de micro-organismes, qui forment collectivement le microbiote. Certains micro-organismes sont des agents pathogènes, comme l'oomycète Plasmopara viticola, responsable du mildiou. D'autres, tels que les promoteurs de croissance et les antagonistes des pathogènes, ont une influence positive sur la santé de la vigne. Ces interactions plante-microbe et microbe-microbe ont fait l'objet d'une attention accrue ces dernières années car leur compréhension pourrait constituer une piste pour sortir des pesticides. Le programme de recherche VITAE (2020-26) combine plusieurs approches de gestion innovantes pour réduire l'utilisation des fongicides en viticulture. L'une de ces approches est la gestion du microbiote de la vigne et des sols viticoles pour contrôler les maladies foliaires, dont le mildiou. L'objectif de cette thèse est d'identifier des micro-organismes, qu'il s'agisse de bactéries ou de champignons, susceptibles de contribuer au biocontrôle du mildiou. Le premier chapitre est une synthèse bibliographique sur la dynamique des interactions entre la vigne et son microbiote, au cours de l’histoire évolutive et au cours de la vie de la plante. Le deuxième chapitre compare le microbiote de tissus foliaires asymptomatiques avec le microbiote associé aux lésions du mildiou. Il montre que les lésions du mildiou hébergent des levures basidiomycètes (Sporobolomyces patagonicus, S. roseus, Cryptococcus laurentii et Udeniomyces pyricola) et des bactéries (Bacillales, Streptomycetales), la plupart connues pour leurs propriétés de biocontrôle. En revanche, les tissus foliaires asymptomatiques sont plutôt associés à d’autres agents pathogènes aériens (oïdium, botrytis). Ces résultats suggèrent que la feuille recrute localement certains taxons microbiens ayant une activité de biocontrôle lors de l'infection par le mildiou. Le troisième chapitre analyse le microbiote foliaire et le microbiote du sol superficiel dans des parcelles choisies en fonction de relevés épidémiologiques. Il montre que certains taxons microbiens fongiques (par exemple, Buckleyzyma aurantiaca, Bullera alba, Trichoderma virens et Trichoderma hamatum) et bactériens (par exemple, les genres Streptomyces et Bacillus) sont systématiquement plus abondants dans les parcelles historiquement moins sensibles au mildiou. Ces taxons sont nombreux dans la couche superficielle du sol, où les oospores (forme dormante du pathogène) passent l'hiver, et ils sont présents dans la phyllosphère, où les zoospores (spores biflagellées, forme responsable de l'infection) infectent les feuilles. En revanche, l'endosphère foliaire, où se développe le mycélium du pathogène, contient peu de taxons microbiens liés aux données épidémiologiques. Ce troisième chapitre montre aussi que la composition du microbiote du sol superficiel permet de prédire la sensibilité d’une parcelle au mildiou. Le quatrième chapitre explore le rôle du microbiote foliaire dans la résistance au mildiou de deux espèces de vigne américaines (Vitis aestivalis et V. labrusca). Ce chapitre s’appuie sur une campagne d’échantillonnage menée sur la côte est des États-Unis. Les données sont en cours d’analyse. En conclusion, la thèse a révélé l'existence de consortia microbiens naturellement présents dans les vignobles, qui constituent des candidats prometteurs pour le biocontrôle du mildiou. Ces micro-organismes sont présents dans la phyllosphère et dans le sol superficiel en début de saison végétative et semblent ensuite augmenter en abondance dans les lésions de la maladie. Les perspectives majeures sont : (i) l'isolement des candidats microbiens et l'évaluation expérimentale de leur activité de biocontrôle, seuls ou combinés en communautés synthétiques, (ii) l’identification des pratiques agronomiques favorisant les consortia microbiens identifiés et (iii) le développement d’outils de prédiction de la sensibilité au mildiou basés sur le microbiote.Read less <
English Abstract
Grapevines and viticultural soils host a great diversity of microorganisms that collectively form the microbiota. Some microorganisms are pathogens, such as the oomycete Plasmopara viticola, which causes downy mildew. ...Read more >
Grapevines and viticultural soils host a great diversity of microorganisms that collectively form the microbiota. Some microorganisms are pathogens, such as the oomycete Plasmopara viticola, which causes downy mildew. Others, such as growth promoters and pathogen antagonists, are beneficial to grapevine health. These plant-microbe and microbe-microbe interactions have received increased attention in recent years because understanding them could provide a way to reduce the use of pesticides. The VITAE research program (2020-26) combines several innovative management approaches to reduce fungicide use in viticulture. One of these approaches is the management of vine and vineyard soils microbiota to control foliar diseases, including downy mildew. The aim of this thesis is to identify microorganisms, whether bacteria or fungi, that may contribute to the biocontrol of downy mildew. The first chapter is a literature review on the dynamics of interactions between the vine and its microbiota throughout the evolutionary history and life of the plant. The second chapter compares the microbiota of asymptomatic leaf tissues with the microbiota associated with downy mildew lesions. It shows that downy mildew lesions harbor basidiomycete yeasts (Sporobolomyces patagonicus, S. roseus, Cryptococcus laurentii, and Udeniomyces pyricola) and bacteria (Bacillales, Streptomycetales), most of which are known for their biocontrol properties. In contrast, asymptomatic leaf tissues are more associated with other aerial pathogens (powdery mildew, botrytis). These results suggest that the leaf locally recruits certain microbial taxa with biocontrol activity during downy mildew infection. The third chapter analyses the leaf and surface soil microbiota in plots selected on the basis of long term epidemiological surveys. It shows that certain fungal microbial taxa (for example, Buckleyzyma aurantiaca, Bullera alba, Trichoderma virens, and Trichoderma hamatum) and bacterial taxa (for example, the genera Streptomyces and Bacillus) are systematically more abundant in historically less downy mildew-susceptible plots. These taxa are abundant in the soil surface layer, where the oospores (the dormant form of the pathogen) overwinter, and in the phyllosphere, where the zoospores (flagellated spores, the form responsible for infection) infect the leaves. In contrast, the leaf endosphere, where the pathogen's mycelium develops, contains few microbial taxa linked to epidemiological data. This third chapter also shows that the composition of the surface soil microbiota allows for the prediction of a plot's susceptibility to downy mildew. The fourth chapter examines the role of leaf microbiota in downy mildew resistance of two American grapevine species (Vitis aestivalis and V. labrusca). This chapter is based on a sampling campaign carried out on the east coast of the United States. The data are currently being analysed. In conclusion, the thesis revealed the existence of microbial consortia naturally present in vineyards, which are promising candidates for the biocontrol of downy mildew. These microorganisms are present in the phyllosphere and in the surface soil at the beginning of the growing season and then seem to increase in abundance in the disease lesions. The main perspectives are: (i) the isolation of microbial candidates and the experimental evaluation of their biocontrol activity, either alone or combined in synthetic communities, (ii) the identification of agronomic practices that favour the identified microbial consortia, and (iii) the development of microbiota-based predictive tools for downy mildew susceptibility.Read less <
Keywords
Microbiome
Ecologie microbienne
Agroécologie
Biocontrôle
Métagénomique environnementale
Vigne
English Keywords
Agroecology
Biocontrol
Environmental metagenomics
Gravepine
Microbiome
Microbial ecology
Origin
Hal imported