Le pouvoir d'agir des fermes-paysage(s) en Pays Basque intérieur (Montagne basque) : une enquête sur les expériences paysanes ordinaires qui font les paysages
Langue
fr
Thèses de doctorat
École doctorale
École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....)Résumé
Les paysans sont souvent associés au paysage, de plusieurs manières et depuis longtemps, tant dans les travaux des scientifiques que dans le champ de l’action publique. Mais, cette association est toujours implicitement ...Lire la suite >
Les paysans sont souvent associés au paysage, de plusieurs manières et depuis longtemps, tant dans les travaux des scientifiques que dans le champ de l’action publique. Mais, cette association est toujours implicitement positionnée dans des cadres conceptuels, temporels et spatiaux qui prennent plus ou moins de distance avec les quotidiens concrets des paysans et leurs propres capacités d’action. Les notions de campagne, d’espace rural et d’espace agricole notamment apparaissent comme des cadres flottants tenant à distance les réalités concrètes et hétérogènes des paysans, les inscrivant dans des territoires eux-mêmes fixés à partir d’un point de vue extérieur et dominant. La notion de paysage elle-même, envisagée depuis les années 1990 en France et en Europe comme cadre de vie des populations, comporte aussi des biais qui semblent maintenir une distance entre les habitants que sont les paysans et les milieux avec lesquels ils agissent et interagissent au quotidien. De fait, la fabrique ordinaire de paysage semble immanquablement s’évanouir dans tous les discours utilisant l’association paysan/paysage. Pourtant ces discours portent un caractère normatif, s’inscrivant, la plupart du temps au moins, dans une perspective d’action sur le paysage ou sur l’agriculture. En cherchant à tout faire pour ne pas réduire ou invisibiliser ce que les paysans font tous les jours et en posant l’hypothèse que c’est de cette façon qu’ils font paysage, cette thèse montre qu’un autre prisme d’action à une plus large échelle que celle de la ferme est envisageable. Des expérimentations de cartes figuratives à partir de situation vécues au cours de l’enquête font apparaître des assemblages plus larges où des sujets généraux et à forts enjeux comme celui du logement au Pays basque apparaissent liés à d’autres agents concrets et situés tels que l’ombre des arbres pour les brebis, une scierie mobile, le vent dans la vallée, une yourte, etc. L’action cartographique offre ici des perspectives d’actions réalistes, situées, qui ne nient pas d’emblée les propres capacités d’actions des paysans ou des habitants de la situation envisagée. Ce principe d’action cartographique s’inspire de formes d’action déjà pratiquées au Pays basque intérieur où un Parc naturel régional est en cours de préfiguration. Mais l’approche paysagère permet, en ayant le luxe de n’avoir à se consacrer qu’aux expériences ordinaires des paysans et aux interactions qu’ils ont avec leur milieu, de pouvoir rendre compte plus facilement du pouvoir d’agir des fermes-paysages.< Réduire
Résumé en anglais
Farmers and landscapes have commonly been associated, in various ways and for a long time, either in scientific research or in public policies. But this association is always implicitly set within conceptual, spatial or ...Lire la suite >
Farmers and landscapes have commonly been associated, in various ways and for a long time, either in scientific research or in public policies. But this association is always implicitly set within conceptual, spatial or temporal frameworks, that are somewhat distant from the everyday actions of farmers and their own power to act. The notions of countryside, rural area and agricultural area in particular look like hovering frameworks, far from the concrete and heterogeneous realities of farmers, setting them within territories which have been defined from an outsider’s dominating point of view. The notion of landscape itself has been understood since the 1990s in France and in Europe as people’s living environment. But this definition also has inherent biases that seem to maintain a distance between the inhabitants, i.e. the farmers, and the way they act and interact daily with their surroundings. In fact, the ordinary making of landscape seems systematically absent from all the discourses on farmer-landscape association. Yet, these discourses are still prescriptive and, most of the time at least, lead to policies on landscapes or on agriculture. With a strong desire not to diminish or make invisible what farmers do every day, and putting forward the assumption that this is what makes a landscape, we can imagine another way to act on a larger scale than the farm. Figurative cartographies based on real situations that were encountered during the course of the inquiry show larger scale assemblages where broader, sensitive issues like housing in the Basque Country appear to be linked with other concrete and situated agents such as “shadow cast by trees for ewes”, “a mobile sawmill”, “the wind in the valley”, “a yurt”. The perspectives of action that are revealed by a cartographic perspective are realistic, situated and they do not deny, from the outset, the local farmers or inhabitants’ own power of action. This cartographic perspective is inspired by forms of actions which are already implemented in the Basque Country hinterland, where a Regional Natural Park is being created. But the landscape approach, by focusing only on the farmers’ ordinary experiences and their interactions with their milieu, makes it easier to convey the landscape-farms power to act.< Réduire
Mots clés
Ferme-paysage
Enquête
Expériences ordinaires
Interactions habitant-milieu
Assemblage
Devenir-territoire
Action cartographique
Mots clés en anglais
Landscape-farm
Inquiry
Ordinary experiences
Inhabitant-milieu interactions
Assemblage
Becoming-territories
Cartographic action
Origine
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