Cette analyse, basée sur une relecture des Parapluies de Cherbourg, a pour but de montrer l’enrichissement apporté par les gender studies aux approches esthétiques traditionnelles. Après avoir cerné les éléments retenus et/ou rejetés par le public de l’époque, nous avons recherché dans le texte filmique ce qui a favorisé cette réception. En confrontant l’analyse filmique à la réception, les gender studies permettent de saisir le décalage et/ou les contradictions existant entre les attentes du public et l’univers du cinéaste. En relevant les éléments esthétiques, narratifs, les points de vue qui servent à construire le masculin et le féminin dans la fiction, l’analyse filmique met à jour les ambivalences du film et les enjeux qui lui sont afférents : d’une part, elle révèle les aspects qui ont pu rendre compte des préoccupations d’alors (ce que la réception a retenu), d’autre part elle met en lumière les éléments occultés par la réception. À partir de ce bilan, l’analyse filmique, en inscrivant le film dans son contexte, reconstitue les contradictions et même les non-dits d’une époque. Cette méthode nous permet de revisiter Les Parapluies de Cherbourg, œuvre bien connue des cinéphiles français, et souvent explorée d’un point de vue esthétique. En outre l’étude de ce film, quarante ans après sa sortie, met en évidence l’effort de contextualisation historique que nécessite ce type d’étude, pour mettre à jour l’implicite et expliquer son accueil par la critique et le public.Read less <