Les revendications salariales dans le mouvement des Gilets Jaunes. Comment les rapports d’emploi provoquent une stratégie de contournement du cadre institutionnel de la négociation collective ?
LE LANN, Yann
Université de Lille
Centre de Recherche "Individus Epreuves Sociétés" - ULR 3589 [CeRIES]
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Idioma
fr
Communication dans un congrès
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Colloque : La grève : perspectives analytiques et usages contemporains, 2023-06-08, Paris.
Resumen
Le 17 novembre 2018, après plusieurs semaines d’activisme en ligne, près de 300 000 personnes se mobilisent en France, arborent des gilets jaunes, en occupant des ronds-points, blocant les péages ou manifestant dans les ...Leer más >
Le 17 novembre 2018, après plusieurs semaines d’activisme en ligne, près de 300 000 personnes se mobilisent en France, arborent des gilets jaunes, en occupant des ronds-points, blocant les péages ou manifestant dans les villes. Le mot d’ordre rassembleur ce jour-là est l’opposition à la taxe sur les carburants. Il s’élargit progressivement et la hausse des salaires s’est assez rapidement imposée comme un élément central de la plateforme de revendication sans pour autant retenir l’attention médiatique ou scientifique, en faisant un axe fondamental - mais non consensuel - de leurs revendications. Cette communication s’attache à rappeler que s’il ne s’agit pas d’un conflit au travail, le mouvement des GJ comporte une dimension de conflit du travail. Loin de traduire un affaiblissement de la conflictualité du travail, ce mode participe, selon nous, d’une mutation profonde des modes de revendication du travail, et doit être appréhendé comme tel. Les GJ s’apparentent par leurs revendications sociales et démocratiques, ainsi que leur répertoire d’action bien davantage aux mouvements anti-austérité. La contestation est née hors des syndicats, pour autant, la présence de syndicalistes et leur intensité d’engagement est notable, comme l’a montré notre enquête collective. Une proportion importante (36%) de GJ déclare en effet avoir déjà été membre d’une organisation syndicale(Collectif d’enquête Jaune Vif et al. 2019). Pourquoi, alors même que les enjeux de dévalorisation économique des travailleuses et travailleurs structurent une grande partie des revendications, la mobilisation se développet-elle hors des lieux de travail ? Ce déplacement s’accompagne de l’usage d’actions directes – occupation, blocage et plus rarement dégradation de radar ou péage – qui ne passent pas prioritaiement par la grève(Giraud 2020). Ce constat du « contournement de la négociation collective » et l’évitement de la grève caractérisent la mise en crise de la représentation du monde du travail par les syndicats exprimée dans mouvement social des Gilets jaunes. A travers une enquête fondée sur des matériaux empiriques qualitatifs et quantitatif et une analyse lexicométrique des revendications et motivations des Gilets jaunes dans la base de questionnaires « Jaune Vif », nous rendons compte de ce « contournement » et contribuons de manière plus générale à rendre compte des transformations de la conflictualité sociale aujourd’hui.< Leer menos
Palabras clave
Gilets jaunes
Mouvement social
Syndicat
Grève
Négociation collective
Représentation
Salaire
Proyecto ANR
Les Gilets jaunes : approches pluridisciplinaires des mobilisations et politisations populaires - ANR-20-CE41-0010
Orígen
Importado de HalCentros de investigación