Collaborer avec des organismes non gouvernementaux pour enquêter sur les camps de migrants et de déplacés. Le savoir comme enjeu professionnel
Langue
fr
Article de revue
Ce document a été publié dans
Migrations Société. 2017 n° 167, p. 53-62
CIEMI
Résumé
La recherche en sciences sociales sur les camps de migrants se heurte régulièrement à la question de l’accès au terrain dans un contexte de fermeture accentuée des institutions destinées au confinement des étrangers et ...Lire la suite >
La recherche en sciences sociales sur les camps de migrants se heurte régulièrement à la question de l’accès au terrain dans un contexte de fermeture accentuée des institutions destinées au confinement des étrangers et de politisation croissante des enjeux migratoires. De nombreux scientifiques ont de ce fait recouru, ces dernières années, à des collaborations avec des organismes d’aide aux migrants pour mener des enquêtes au sein de ces lieux largement soustraits à la vie publique. Ces organismes, généralement non gouvernementaux (ONG), parviennent parfois à négocier avec les autorités le droit d’y mener tout ou partie de leur action ; ils comptent parmi les rares acteurs extérieurs autorisés à intervenir au sein même de l’institution. Les partenariats établis dans le cadre de travaux scientifiques peuvent prendre des formes diverses, les chercheurs y intervenant en tant que bénévole , stagiaire , ou encore en tant que salarié . Ce type de collaboration pose de nombreuses questions méthodologiques et éthiques sur la distance à maintenir ou non dans les objectifs de la recherche scientifique par rapport aux priorités d’action de la structure partenaire , sur la manière d’agir sur le terrain sans porter préjudice à cette structure , sur les répercussions de ce double « engagement » sur le regard du chercheur ou encore sur la possibilité de concilier proximité et regard distancié voire critique sur l’action d’un organisme non gouvernemental .Notre contribution visera plus spécifiquement à interroger la place du savoir dans la construction et l’évolution de cette collaboration. Nos expériences montrent en effet que le savoir cristallise la relation entre chercheurs et organismes humanitaires : l’acquisition de connaissances sur ces lieux est un enjeu pour l’ensemble des acteurs — et pas uniquement pour les chercheurs — et provoque un processus d’ajustement des postures pendant la collaboration.< Réduire
Mots clés
organismes non gouvernementaux
Méthode d'enquête
camps
Haïti
déplacés
migrants
Roumanie
Project ANR
LES DISPOSITIFS DE L'ENFERMEMENT Approche territoriale du contrôle politique et social contemporain - ANR-08-JCJC-0121
Origine
Importé de halUnités de recherche