Mondes sociocosmiques : univers relationnels, pluralité des formes de circulation et importance de la performance

Abstract

D. de Coppet a défini le concept de « sociocosmie » pour caractériser des formes de holisme qu’il identifiait dans les sociétés du Pacifique portant la trace d’une origine austronésienne. Il en liste les aspects importants, parmi lesquels les dimensions relationnelles et contextuelles des catégories telles que plantes, porcs, humains, monnaies ; l’unité du système rituel opérant de façon permanente la transformation des entités du cosmos en réorganisant leurs composantes ; l’importance de la Vie et de sa relance. Dans cette perspective, la dimension relationnelle des ontologies locales prime sur celles, substantivistes, telles qu’elles ont été privilégiées tant par la philosophie au fil de son développement que par le sens commun occidental. C’est, en tous cas, ce que tend à montrer l’ethnographie des circulations cérémonielles et du système rituel à Wallis, société de Polynésie occidentale où les dynamiques sociales, en perpétuelle recomposition, n’en obéissent pas moins à des valeurs fondamentales et des logiques structurantes. Ainsi, un corolaire de la dimension éminemment relationnelle cette société est la valeur capitale de l’ancienneté et le rôle essentiel de la performance que celle-ci autorise dans l’élaboration et l’évaluation des relations. Tout ceci suppose donc des théories spécifiques en matière d’efficacité des actions et, plus généralement, des processus sémiotiques qui méritent d’être dégagés et analysés.