Design et société : l‘émergence de la figure du consommateur-designer

Abstract

À l’instar d’Internet et des technologies du numérique, qui ont particulièrement transformé les statuts des consommateurs, le design redéfinit ses pratiques socio-plastiques. Avec l’essor d’une certaine économie participative, il évolue aujourd’hui vers un véritable co-design, un design participatif, qui accompagne la transformation des consommateurs passifs en consommateur créatifs.Dans l’élan des développements dynamiques des technologies numériques où se reformule le registre de l’altérité, se distinguent désormais des figures hybrides, le « prosumer » (Toffler, 1979) producteur-consommateur, le « proam » (Leadbeater et Miller, 2004) professionnel-amateur. La rupture des oppositions producteur-consommateur, renouvelant les praxis artistiques des usagers, semble bel et bien surfer sur la frontière devenue plus que poreuse, des connaissances et savoir-faire habituellement dévolus aux professionnels. Le dialogue social actuel, avec l’essor d’une certaine économie participative, accompagne les débats de ces relations de proximité protéiformes, et dans ce contexte en redéfinition permanente, des designers et penseurs encouragent et accompagnent ces formes d’émancipation créative des consommateurs. L’énonciation « Vivre à l’âge du capitalisme artiste » (Lipovetsky et Serroy, 2013) résume avec pertinence le contexte culturel au sein duquel nous pointerons « la question de l’individu comme acteur d’une ère créative » (Colloque Création, créolisation, créativité, 2013). Observés sous le prisme des pratiques du design, nous aborderons le cadre défini par « création- créolisation-créativité » en privilégiant les transformations du statut du consommateur induites par les problématiques de la participation et des outils créatifs à disposition des publics.