Les MOOC participatifs au croisement des logiques d'acteurs publics et privés dans la formation ouverte des enseignants : le projet européen ECO

Abstract

Cette communication propose une analyse d’expérimentation de nouvelles stratégies pédagogiques à travers les MOOC. Elle s’inscrit dans l’axe « Environnements personnels d’apprentissage » et la thématique « dispositifs et usages émergents ». A travers l’expérimentation et la mise en œuvre du projet de portail européen ECO, l’analyse porte sur le croisement des logiques d’acteurs publics/privés. Le projet ECO est financé dans le cadre du programme “Competitiveness and Innovation Framework Programme” (CIP), Theme 2: “Digital content, open data and creativity”. Il met en lien des universités, des écoles privées et publiques, des entreprises de communication et de système d’information, d’origines culturelles différentes (sept pays européens). Le projet lui-même est une co-création « ouverte » aux différentes sous-cultures professionnelles (enseignants, ingénieurs, informaticiens, community managers, gestionnaires, …). Ce dispositif innovant induit des usages émergents au niveau de la formation des enseignants (le public cible du projet). Il affecte notamment l’apprentissage car il suppose l’intégration des stratégies cognitives des apprenants, et des pratiques collaboratives entre pairs. Le dispositif techno-pédagogue se fonde sur des MOOC participatifs (ou sMOOC) appuyés à un apprentissage socio-constructiviste et connectiviste. Spécifique à ECO, il permet aux enseignants/formateurs de bénéficier d’une situation d’apprentissage interculturelle, posée comme propice à de nouvelles logiques d’acteurs ainsi qu’à de nouvelles stratégies mettant les enseignants en position de producteurs et gestionnaires de leurs ressources. Le corpus se compose de questionnaires, entretiens, analyses de fils de conversation dans les forums et les réseaux sociaux ainsi que des échanges entre membres des équipes pédagogiques des 17 MOOC pilotes du projet. Les résultats préliminaires font apparaître plusieurs logiques d’appropriation du dispositif ainsi que des tensions entre acteurs en terme d’objectifs et de finalités. 1/L’ouverture des ressources et outils mis en partage (Creative Commons) confirme la mise à niveau des enseignants par la collaboration et l’émergence des communautés d’apprentissage au long des trois itérations du projet. 2/L’intégration pédagogique couplée des TIC semble mener à un processus de normalisation qui implique la mise en place de documents communs élaborés pour assurer l’interculturalité, l’intercréativité et la qualité. 3/La porosité entre sphères académique, publique et privée fait apparaître des résistances au niveau des acteurs institutionnels, en décalage avec les acteurs de la profession et pointe les limites à l’expansion et à la pérennisation du dispositif malgré la pression des acteurs techniques et industriels.