Conserver la nature au Mozambique. Relais d'imaginaires et de pratiques depuis l'époque coloniale
NAKANABO DIALLO, Rozenn
Sciences Po Bordeaux - Institut d'études politiques de Bordeaux [IEP Bordeaux]
Les Afriques dans le monde [LAM]
Sciences Po Bordeaux - Institut d'études politiques de Bordeaux [IEP Bordeaux]
Les Afriques dans le monde [LAM]
NAKANABO DIALLO, Rozenn
Sciences Po Bordeaux - Institut d'études politiques de Bordeaux [IEP Bordeaux]
Les Afriques dans le monde [LAM]
< Reduce
Sciences Po Bordeaux - Institut d'études politiques de Bordeaux [IEP Bordeaux]
Les Afriques dans le monde [LAM]
Language
fr
Chapitre d'ouvrage
This item was published in
Protéger et détruire. Gouverner la nature sous les tropiques (XXe - XXIe siècle), Protéger et détruire. Gouverner la nature sous les tropiques (XXe - XXIe siècle). 2022-10-24p. 299-324
CNRS Editions
Abstract
L’histoire de conservation de la nature est aussi globale que située. Aux Suds, le modèle conservationniste a progressivement essaimé au sein et entre les empires coloniaux. Des représentations du monde et des manières de ...Read more >
L’histoire de conservation de la nature est aussi globale que située. Aux Suds, le modèle conservationniste a progressivement essaimé au sein et entre les empires coloniaux. Des représentations du monde et des manières de faire ont ainsi des airs de famille plus ou moins prononcés : recherche du jardin d’Éden, conception d’une nature intouchable ou encore stigmatisation des pratiques des populations locales, perçues comme profondément destructrices de l’environnement. Dans ce cadre, le cas du Mozambique est original. Du fait de la colonisation portugaise qui reposait jusqu’aux années 1920 sur des concessions à des grandes compagnies, les politiques de conservation y naissent plus tard que chez ses voisins, comme l’Afrique du Sud. On y cependant observe les mêmes dynamiques générales, dont une importante violence vis-à-vis des populations locales, qui se traduit en particulier par des expulsions des aires protégées.S’appuyant sur les archives de la conservation et des entretiens menés entre 2009 et 2014 au Mozambique, ce chapitre vise à montrer que la rupture avec l’héritage colonial ne doit pas tromper, quand bien même les gouvernants nationaux insistent sur la promotion de la conservation au service des Mozambicains. Le régime, les configurations d’acteurs et les affichages d’idées changent, mais ce sont aussi des tendances lourdes propres au secteur de la conservation globale de la nature qui sont réactualisées.Entre legs colonial et réappropriation postcoloniale, un double processus semble se dessiner. Non seulement les aires protégées perpétuent leur rôle de contrôle social, mais l’époque coloniale a aussi instillé des croyances et des pratiques qui se retrouvent au cœur des pratiques de l’administration mozambicaine. Ces dynamiques se fondent sur des effets de circulation qui connectent différentes échelles : ce qui se conçoit dans les sphères internationales trouve un écho à la capitale, dont les décisions se répercutent localement au sein des aires protégées. Autrement dit, les allers et retours entre les échelles et entre les époques sont permanents, comme leurs effets de traduction et d’aménagement à la marge. Deux coups de projecteur illustrent ces processus : l’un sur l’évolution de la réglementation étatique relative à la nature depuis l’époque coloniale, l’autre sur les ressorts de la gestion du parc national de Gorongosa, fleuron des politiques de conservation depuis le début du XXe siècle. Ces deux cas révèlent la perpétuation et le relais d’imaginaires et de pratiques sur la longue durée contemporaineRead less <
Keywords
Conservation de la nature
Mozambique
Parcs nationaux
administration
législation
Origin
Hal importedCollections