Être sans-papiers chez soi ? Les mésaventures de l’encartement biométrique au Cameroun
Langue
en
Article de revue
Ce document a été publié dans
Critique Internationale. 2022-11-24, vol. N° 97, n° 4, p. 113-134
Presses de Sciences Po
Résumé
Les crises d’identification des sociétés postcoloniales ne portent pas toujours sur la définition de l’étranger, du marginal ou du passant. Elles ne renvoient pas non plus aux luttes ethniques ou aux expériences subjectives ...Lire la suite >
Les crises d’identification des sociétés postcoloniales ne portent pas toujours sur la définition de l’étranger, du marginal ou du passant. Elles ne renvoient pas non plus aux luttes ethniques ou aux expériences subjectives de définition de soi. En revanche, elles sont souvent le résultat de problèmes techniques et structurels, de politiques publiques étriquées et d’expérimentations technologiques hasardeuses comme l’atteste le projet d’identification biométrique au Cameroun. En effet, le lancement d’un programme de fabrication de nouvelles cartes d’identité biométriques a eu pour résultat que beaucoup de nationaux sont devenus des « sans-papiers » dans leur propre pays. La crise d’identité civile qui s’est ensuivie est due autant à l’échec du projet de modernisation de l’État qu’aux pratiques individuelles oscillant entre manipulations des identités et non-retrait des documents produits. Face au déficit de reconnaissance des individus, les dépossédés identitaires se mobilisent pour défendre leur droit à l’identité civile.< Réduire
Origine
Importé de halUnités de recherche