Chypre : l’abandon de la diplomatie à voies multiples ? Un retour en arrière paradoxal
Language
fr
Communication dans un congrès avec actes
This item was published in
14e Congrès de l’AFSP, Session thématique 66 : Nouvelles diplomaties et résolution de conflit en Méditerranée, 2017-07-10, Montpellier.
Abstract
Le cycle de négociation 2016 à Chypre représente un cas paradoxal de retour en arrière : ces négociations sont concentrées entre les mains des deux dirigeants chypriotes grec et turc. Les négociations interchypriotes menées ...Read more >
Le cycle de négociation 2016 à Chypre représente un cas paradoxal de retour en arrière : ces négociations sont concentrées entre les mains des deux dirigeants chypriotes grec et turc. Les négociations interchypriotes menées depuis le début du conflit « intercommunautaire » lui-même (1964) ont longtemps adopté ce format du face-à-face en huis-clos. Cependant, le caractère « intercommunautaire » du conflit et les échecs de toutes ces négociations avaient entraîné une forte mobilisation de la société civile et des partis politiques (incluant les deux dirigeants actuels). Cette mobilisation illustrait apparemment à merveille, à la fin des années 1990, le concept de « diplomatie à voies multiples ». Ce processus aurait dû, en théorie, assurer le succès du plan de l’ONU dit Annan (2002-2004). Il fut pourtant rejeté par référendum par les Chypriotes grecs (mais validé par les Chypriotes turcs). Pourtant, le « oui » chypriote turc a probablement été le fruit de cette diplomatie à voies multiples – qui aurait donc fonctionné de façon asymétrique – pour des raisons qu’il convient de discuter. Surtout, comment expliquer que des dirigeants qui ont, dans d’autres fonctions, beaucoup investi dans la « diplomatie à voies multiples », s’en détournent aujourd’hui ? Ne croient-ils plus à son efficacité ? Est-ce un phénomène de fatigue à l’encontre de formes d’action qui ont englouti beaucoup d’énergie militante sinon d’argent pour des résultats peu visibles ? Est-ce un signe supplémentaire d’un retour à une conception très conservatrice des relations internationales, autrement dit : Bringing Statesmen Back In?Read less <
English Abstract
The 2016 cycle of negotiations in Cyprus represents a paradoxical case of going back: These negotiations are concentrated in the hands of the two Greek and Turkish Cypriot leaders. The negotiations conducted since the ...Read more >
The 2016 cycle of negotiations in Cyprus represents a paradoxical case of going back: These negotiations are concentrated in the hands of the two Greek and Turkish Cypriot leaders. The negotiations conducted since the beginning of the « intercommunal » conflict itself (1964) had long adopted this format of face-to-face in-camera. However, the « intercommunal » nature of the conflict and the failures of all these negotiations had resulted in a strong mobilisation of civil society and political parties (including the two current leaders). This mobilization apparently illustrated, at the end of the 1990s, the concept of « Multitrack Diplomacy ». This process should have, in theory, ensure the success of the Annan (UN) Plan (2002-2004). It was however rejected by referendum by the Greek Cypriots (but validated by the Turkish Cypriots). Yet, the Turkish Cypriot « Yes » has probably been the fruit of this multitrack diplomacy – which would have therefore worked in an asymmetrical manner – for reasons to be discussed. Above all, how to explain that the leaders who, in other positions, invested so much in « multitrack diplomacy », are turning aside from it today? Do they not believe anymore to its effectiveness? Is this a fatigue vis-à-vis forms of action that have engulfed much of the activists’ energy, not to mention the financial cost, for few visible results? Is this a further sign of a return to a very conservative conception of international relations, in other words: Bringing statesmen back in?Read less <
Keywords
Chypre
négociation
diplomatie
conflit
société civile
partis politiques
Origin
Hal imported