Faire des genres une frontière : discours, pratiques et rapports de pouvoirs autour de l’intégration des femmes à la lutte armée entre le Partiya Karkerên Kurdistan (Parti des Travailleurs du Kurdistan, PKK) et le Komala (1970-2016)
Language
fr
Communication dans un congrès avec actes
This item was published in
2e Congrès du GIS Moyen-Orient et Mondes musulmans, atelier 23 : Passé et présent des frontières kurdes : revisiter les aspects de l’affirmation d’une centralité, 2017-07-05, Paris.
Abstract
Cette communication a pour objectif d’analyser comment les discours politiques sur les genres et les corps redéfinissent les frontières entre les partis et les espaces kurdes, et deviennent progressivement objets de rapports ...Read more >
Cette communication a pour objectif d’analyser comment les discours politiques sur les genres et les corps redéfinissent les frontières entre les partis et les espaces kurdes, et deviennent progressivement objets de rapports de pouvoirs dans les luttes intra-kurdes et extra-kurdes. Elle s’attache à étudier cet aspect au regard des circulations entre le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et le Komala (parti kurde iranien), depuis les années 1970 jusqu’à aujourd’hui. Au sein des luttes révolutionnaires kurdes contre les États turcs, iraniens, irakiens et syriens, les femmes se sont engagées depuis plusieurs décennies dans les différentes guérillas. Pour beaucoup, il ne s’agit pas seulement de lutter pour sa liberté en tant que kurde, mais aussi en tant que femme. Si les guerilleras du PKK ont été fortement médiatisées, elles ne sont pas les seules à avoir choisi le chemin d’une résistance multiforme, dans lequel le choix du parti est un enjeu crucial. Au Komala, les femmes occupent de longue date une place centrale. À l’heure d’une sur-médiatisation de l’image des combattantes kurdes, le constat est le suivant : l’ensemble des partis kurdes formulent aujourd’hui un discours autour de la place des femmes dans la lutte armée, et du « genre ». Les responsables des partis, en édifiant un ensemble de règles, de codes et de normes quant à la place des femmes dans la lutte armée, redéfinissent des « identités » de genre sur la base d’une binarisation hétéronormée entre les sexes. L’élaboration de plateformes politiques autour des genres devient un enjeu central dont l’objectif est double : celui de la différenciation et de la légitimation, sur une échelle intra-kurde, régionale et internationale. Les discours et programmes politiques servent comme outils de légitimation selon les publics auxquels ils s’adressent, comme le montre le choix de l’usage ou non du qualificatif « féministe » par lesorganisations de femmes du Kurdistan du Nord, et par les peshmergas iraniennes ; la circulation de la Jineolojî (néologisme formé à partir du terme kurde « jin » qui veut dire « femme ») et de ses requalifications selon le contexte d’émission et de réception ; ou encore les discours tenus par les différents partis entre eux concernant leurs pratiques autour des genres, et les relectures de l’histoire kurde à laquelle certains procèdent.Read less <
Keywords
Discours politiques
femmes kurdes
lutte armée
Parti des Travailleurs du Kurdistan PKK
partis kurdes
parti kurde iranien
Komala
intégration
Origin
Hal imported