Sur la chute de Blaise Compaoré. Autorité et colère dans les derniers jours d’un régime
Language
fr
Article de revue
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Politique africaine. 2015 n° 137, p. 151-168
Karthala
Abstract
Cet article revient sur la chute de Blaise Compaoré en questionnant le lien entre les manifestations explosives de la contestation qui se sont exprimées dans ce contexte précis et des formes d'expression plus diffuse de ...Read more >
Cet article revient sur la chute de Blaise Compaoré en questionnant le lien entre les manifestations explosives de la contestation qui se sont exprimées dans ce contexte précis et des formes d'expression plus diffuse de la colère et de l'autorité, observées dans le cadre d'un plus long terrain. Deux éléments y sont plus particulièrement discutés : le premier touche à la pluralité des régimes de légitimité mis en concurrence dans les derniers jours de la présidence de Blaise Compaoré, et le second à l'hétérogénéité des colères qui se sont agglomérées le temps d'une courte révolution. Au final, il s'agira de montrer que cette fin de régime, pas plus qu'elle n'a constitué l'issue inéluctable des manoeuvres constitutionnelles de l'ancien président ou de l'épuisement de sa propre légitimité, n'a pas non plus suivi une logique uniforme qui aurait été encadrée par les associations et les partis d'opposition à des fins que partagerait le plus grand nombre, elle a davantage consisté en une rencontre fortuite de colères hétérogènes, dans un contexte d'affrontement marqué entre différents régimes de légitimité. Outre qu'il est difficile d'écrire sur un changement de régime tout juste survenu et dont on peine à voir les aboutissants, il apparaît essentiel de ne pas relire rétrospectivement le passé proche ou lointain à la lumière des événements récents, pour en soutirer divers éléments qui permettraient d'expliquer savamment comment on en est arrivé là 1 : dans le cas du Burkina Faso, cela apparaîtrait d'autant plus sujet à controverse que plusieurs auteurs ont montré la force du régime autoritaire-ou « semi-autoritaire », pour reprendre le terme utilisé par Mathieu Hilgers et Jacinthe Mazzocchetti-de Blaise Compaoré et la capacité de ce dernier à permettre la constitution d'un espace public et à en limiter parallèlement le caractère potentiellement 1 Comme l'expriment Julien Gavelle, Johanna Siméant et Laure Traoré à propos de la crise malienne en 2012. Voir J. Gavelle, J. Siméant et L. Traoré, « Le court terme de la légitimité : prises de position, rumeurs et perceptions entre janvier et septembre 2012 à Bamako », Politique africaine, n° 130, 2013, p. 23-46.Read less <
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