La laïcité française de 1958 à 1969 : nouvelles approches
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Histoire@Politique : revue du Centre d'histoire de Sciences Po. 2013, vol. 21, n° 3, p. 124-139
Centre d'histoire de Sciences Po
Résumé
La laïcité française de 1958 à 1969 : nouvelles approches Jean-Pierre Moisset D'usage pourtant très courant, le sens du mot « laïcité » est moins évident qu'il n'y paraît. Ce substantif ne s'est imposé que tardivement, ...Lire la suite >
La laïcité française de 1958 à 1969 : nouvelles approches Jean-Pierre Moisset D'usage pourtant très courant, le sens du mot « laïcité » est moins évident qu'il n'y paraît. Ce substantif ne s'est imposé que tardivement, sous la Troisième République, avec la politique de laïcisation conduite par les républicains. Depuis, la laïcité reste un sujet de débat et de controverse entre citoyens comme entre savants 1 , et sa définition même demeure problématique. Comme le rappelle Jean-Pierre Rioux, la laïcité n'est « ni une notion, ni une substance, ni un concept, ni un principe de droit positif », et sa « définition n'est donnée dans aucun code, aucune loi et aucune constitution 2 ». Cependant, il faut bien s'entendre sur un sens provisoire, ne serait-ce que pour être en mesure d'en préciser les contours : la laïcité n'est pas une option spirituelle (contrairement au catholicisme, à l'athéisme, etc.), mais une règle du jeu destinée à permettre la cohabitation de citoyens aux convictions différentes. Plus précisément, c'est un ensemble de règles (légales et jurisprudentielles) et de pratiques (politiques, administratives, symboliques) visant à administrer la place de la religion dans l'État et dans la société, dans le respect de la liberté de conscience et du libre exercice des cultes. Nous nous proposons d'examiner ici la manière dont cet ensemble complexe de règles et de pratiques a évolué entre le 1 er juin 1958 et le 28 avril 1969, lorsque le général de Gaulle exerça le pouvoir comme chef du dernier gouvernement de la IV e République puis comme président de la V e République. Ce sujet n'est pas celui qui a le plus retenu l'attention des historiens de la période. Beaucoup d'ouvrages n'accordent qu'une place secondaire à cet aspect de l'histoire, privilégiant traditionnellement le renforcement du pouvoir exécutif, la thématique gaullienne de la « grandeur » de la France, ou encore la décolonisation. Actuellement, l'historiographie est très attentive au personnel politique et aux réseaux gaullistes, notamment dans le cadre du programme de recherche GAULHORE (Gaullistes : hommes et réseaux) lancé en 2008 et placé sous la direction de Bernard Lachaise< Réduire
Origine
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