Etude du microenvironnement inflammatoire dans la lymphomagenèse gastrique induite par l’infection à Helicobacter pylori
Language
fr
Thèses de doctorat
Date
2021-07-02Speciality
Microbiologie - immunologie
Doctoral school
École doctorale Sciences de la vie et de la santéAbstract
H. pylori colonise l’estomac de près de la moitié de la population mondiale et y induit une inflammation chronique nommée gastrite, le plus souvent asymptomatique mais pouvant évoluer vers des pathologies gastroduodénales ...Read more >
H. pylori colonise l’estomac de près de la moitié de la population mondiale et y induit une inflammation chronique nommée gastrite, le plus souvent asymptomatique mais pouvant évoluer vers des pathologies gastroduodénales plus sévères dont le lymphome gastrique du MALT (mucosa-associated lymphoid tissue) ou LGM. Bien que n’apparaissant que chez un nombre restreint de sujets infectés, il est maintenant bien démontré que le développement du LGM est directement lié à l’infection par H. pylori. Dans cette pathologie, la stimulation antigénique chronique exercée par H. pylori sur la muqueuse gastrique entraîne un recrutement de lymphocytes et entretient une prolifération monoclonale de lymphocytes B s’organisant en follicules lymphoïdes normalement absents de la muqueuse gastrique. Le LGM s’inscrit donc dans un continuum de la réaction inflammatoire à H. pylori. Cependant, les mécanismes physiopathologiques conduisant à ce lymphome ne sont pas clairement élucidés. Les facteurs de virulence bactériens semblant jouer un rôle minime, l’étude des facteurs de l’hôte et notamment l’étude du microenvironnement inflammatoire paraît être une piste intéressante afin de mieux comprendre la physiopathologie de ce lymphome.Dans une première partie, nous nous sommes intéressés aux mécanismes moléculaires pouvant être impliqués via l’étude de la dérégulation des microARNs (miARNs). Nos résultats ont montré la surexpression de 4 miARNs (miR-155, miR-150, miR-196 et miR-138) et la sous-expression de 2 miARNs (miR-7 et miR-153) au niveau gastrique chez des patients atteints par ce lymphome, résultats globalement différents de ceux préalablement obtenus par l’équipe en modèle murin d3Tx. A l’exception du miR-138, les miARNs dérégulés agiraient en synergie, via des cibles validées, dans une voie de signalisation commune anti-apoptotique induisant une prolifération lymphocytaire B nécessaire au processus de lymphomagenèse.Certaines cytokines, dont la cytokine APRIL, joueraient également un rôle majeur dans la physiopathologie du LGM. L’équipe a ainsi développé un modèle prometteur de LGM basé sur l’utilisation de souris transgéniques pour la forme humaine de cette cytokine (Tg-hAPRIL). Dans une deuxième partie, nous nous sommes donc intéressés à l’étude de la polarisation de la réponse inflammatoire dans ce nouveau modèle et à sa comparaison avec celle observée chez l’homme. Nos résultats ont montré la présence d’une réponse inflammatoire gastrique équilibrée Th1, Th2 et T régulatrice au stade lymphome, aussi bien en modèle murin Tg-hAPRIL que chez l’homme. Après avoir confirmé la surexpression gastrique de la cytokine APRIL chez des patients atteints du LGM, nous avons mis en évidence, d’une part que les cellules cibles de la cytokine APRIL étaient majoritairement des lymphocytes B présents au sein des infiltrats lymphoïdes, appuyant ainsi l’hypothèse selon laquelle la cytokine APRIL participerait à la prolifération lymphocytaire B non contrôlée et, d’autre part que les cellules productrices de cette cytokine étaient de rares polynucléaires éosinophiles présents dans le microenvironnement tumoral, suggérant un rôle pro-tumoral de ce type cellulaire dans la lymphomagenèse gastrique.Pour conclure, l’ensemble de nos résultats met en évidence le rôle clé du microenvironnement inflammatoire gastrique dans le développement du LGM.Read less <
English Abstract
H. pylori colonizes the stomach of about half of the world population and induces a chronic inflammation named gastritis, most often asymptomatic but which may evolve towards more serious gastroduodenal pathologies including ...Read more >
H. pylori colonizes the stomach of about half of the world population and induces a chronic inflammation named gastritis, most often asymptomatic but which may evolve towards more serious gastroduodenal pathologies including gastric MALT lymphoma (mucosa-associated lymphoid tissue) or GML. Although occurring in a very small number of infected subjects, it is now well demonstrated that GML’s development is directly caused by H. pylori infection. In this disease, H. pylori-antigenic chronic stimulation to the gastric mucosa leads to the recruitment of lymphocytes and maintains a monoclonal proliferation of B lymphocytes organizing into lymphoid follicles which are normally absent in the gastric mucosa. Therefore GML is part of an inflammatory continuum response to H. pylori. However, the mechanisms leading to this lymphoma are not clearly understood. Since bacterial virulence factors seem to play a minimal role, the study of host factors and in particular the study of the inflammatory microenvironment appears to be an interesting way to better understanding the pathogenesis of this lymphoma.In the first part, we looked at the molecular mechanisms that may be involved by studying the deregulation of microRNAs (miRNAs). Our results showed an up regulation of 4 miRNAs (miR-155, miR-150, miR-196 and miR-138) and a down-regulation of 2 miRNAs (miR-7 and miR-153) in human stomachs at the GML stage, globally different results from those previously obtained by the team in the d3Tx mouse model of GML. Except miR-138, deregulated miRNAs could act synergistically on multiple validated targets involved in a common anti-apoptotic signaling pathway promoting cell survival and B lymphocytes proliferation leading to the lymphomagenesis process.Some cytokines, such as the the APRIL cytokine, would play a leading role in GML pathogenesis. Thus, the team has developed a promising GML model based on transgenic mice with the human form of this cytokine (Tg-hAPRIL). In a second part, we therefore focused on the study of the polarization of the inflammatory response in this novel animal model, and validated these results in the gastric biopsies of GML patients. Our results showed the presence of a balanced gastric Th1, Th2 and T regulatory inflammatory response at the lymphoma stage, both in the Tg-hAPRIL mouse model and in humans. After confirming the gastric overexpression of the APRIL cytokine in patients with GML, we demonstrated, on the one hand, that the target cells of the APRIL cytokine were mainly B lymphocytes present within the lymphoid infiltrates, thus supporting the hypothesis according to which the APRIL cytokine would participate in uncontrolled B lymphocyte proliferation and, on the other hand that the APRIL-producing cells were rare eosinophils present in the tumor microenvironment, suggesting a pro-tumoral role of this cell type in gastric lymphomagenesis.To conclude, all of our results demonstrate that the inflammatory microenvironment is a key contributor to the development of GML.Read less <
Keywords
Helicobacter
Lymphome gastrique
Inflammation
Modèle animal
MicroARNs
April
English Keywords
Helicobacter
Gastric lymphoma
Inflammation
Animal model
MicroARNs
April
Origin
STAR importedCollections