Élèves allophones primo-arrivants en milieu scolaire - enjeux de langues et d’apprentissage. : Une étude comparative des environnements éducatifs en contexte de diversité linguistique en France et en Nouvelle Zélande
Langue
en
Thèses de doctorat
Date de soutenance
2021-06-22Spécialité
Sciences de l'éducation
École doctorale
École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Bordeaux)Résumé
Malgré plus de 50 ans de recherche mettant en évidence les avantages d'approches pédagogiques intégrant les compétences linguistiques existantes des élèves plurilingues, de nombreux systèmes éducatifs continuent à encadrer ...Lire la suite >
Malgré plus de 50 ans de recherche mettant en évidence les avantages d'approches pédagogiques intégrant les compétences linguistiques existantes des élèves plurilingues, de nombreux systèmes éducatifs continuent à encadrer la scolarisation des élèves allophones nouvellement arrivés (EANA) en termes de déficit linguistique. Les conséquences pour ces jeunes migrants sont souvent des formes de marginalisation linguistique et académique au sein des systèmes éducatifs d'accueil, qui peuvent avoir un impact négatif sur les résultats scolaires. Cela obère bien souvent l'accès futur de ces élèves à l'enseignement supérieur et favorise des processus d'exclusion social à moyen terme. Cette recherche interroge les ressorts et les enjeux pluriels qui se rattachent à cette problématique, en adoptant une approche “modèle de systèmes écologiques” qui conduit à comparer les éléments-clés interagissant dans les environnements éducatifs de la France et de la Nouvelle-Zélande étudiés de façon comparative : les politiques et pratiques d'immigration, d'éducation et de langues, et leurs effets de ceux-ci sur la scolarisation des EANA.Au cœur de cette recherche, une étude a été menée entre 2017-2019 dans deux écoles (un collège à Bordeaux et un lycée à Wellington), étudiant les moyens par lesquels les compétences linguistiques premières et les répertoires plurilingues peuvent jouer un rôle dans les processus d'apprentissage de la langue de scolarisation, pendant la “période de transition critique” (OCDE, 2018). Six études de cas permettent de mieux comprendre comment les EANA sont intégrés au sein des deux systèmes scolaires. Les 42 élèves participant à cette étude sont issus de l'immigration; ils sont demandeurs d'asile ou réfugiés, ce qui est important pour la comparabilité des données, les enseignements qui sont tirés de l'étude, et pour les recommandations de formation des enseignants pour travailler avec des EANA qui arrivent en milieu éducatif à l’adolescence.Deux domaines-clés qu'éclaire cette étude comparative sont ceux relatifs à la formation des enseignants aux stratégies d’enseignement et d’apprentissage plurilingues, pour travailler avec les EANA ayant une faible maîtrise de la langue de scolarisation, en particulier les adolescents “arrivants tardifs” (après l’âge de 12 ans) et les élèves demandeurs d'asile / réfugiés non ou peu scolarisés antérieurement.En premier, les résultats sur la production langagière par les EANA dans les classes FLS / EL montrent que les élèves eux-mêmes mobilisent une gamme de stratégies d'apprentissage plurilingues dans le contexte de la classe de langue de scolarisation, où ils se trouvent dans une communauté d'apprenants aux langues diverses et “l'espace est ouverte” vers le plurilinguisme.Un second ensemble de résultats montre que dans le contexte monolingue des “classes ordinaires" (à l'école française), où les élèves ont des possibilités limitées de construire leur apprentissage à travers des approches plurilingues, ces mêmes élèves ont tendance à s'appuyer sur des stratégies d'apprentissage passives et à se sentir isolé.Les résultats sur ces deux plans soutiennent quantitativement et qualitativement l'hypothèse selon laquelle les environnements éducatifs proposant l’apprentissage plurilingue pour les élèves allophones créent des contextes socio-pédagogiques favorisant les processus d’apprentissage, l’engagement et la construction de connaissances et de compétences plurilingues. Au final, l'étude fournit des enseignement et des pistes de réflexion et d'action quant aux modalités effectives de penser une formation des enseignants préparant efficacement les enseignants en devenir à travailler dans un contexte éducatif marqué par une pluralité de langues et cultures.< Réduire
Résumé en anglais
Despite more than 50 years of research evidencing the advantages of pedagogical approaches that include the existing language competences of plurilingual students, many education systems continue to frame the schooling of ...Lire la suite >
Despite more than 50 years of research evidencing the advantages of pedagogical approaches that include the existing language competences of plurilingual students, many education systems continue to frame the schooling of newly-arrived immigrant students in terms of linguistic deficit (Hélot and de Mejía, 2008; May, 2002). The consequences for young migrants are often forms of linguistic and academic marginalisation within education systems, that can negatively impact on schooling outcomes, resulting in exclusion from future access to higher education and its potential longer-term social advantages. This research challenges the power imbalances inherent in this problematic, by taking an “ecological systems model” approach (Bronfenbrenner, 1979) to compare key elements interacting within the educational environments of France and Aotearoa New Zealand: policies and practices of immigration, education and languages, and the effects of these on the schooling of immigrant students.At the heart of the research is a study carried out between 2017-2019 in two schools (a collège in Bordeaux and a high school in Wellington), examining the ways in which it is possible for first language competences and plurilingual repertoires to play a role in language-of-schooling learning processes, during the ‘critical transition period’ (OECD). Six case studies look at how newly-arrived plurilingual teenagers are supported in their integration processes within the two school systems. All of the 42 participating students in this study are from migrant, asylum-seeker or refugee backgrounds, which is important for the study’s findings and recommendations for teacher training for working with plurilingual immigrant students who arrive as teenagers.Two areas of key findings from this study highlight the importance of training teachers in plurilingual teaching and learning strategies for working with newly-arrived immigrant students with low proficiency in the language-of-schooling, particularly teenage “late arrivers” (after the age of 12) and asylum-seeker / refugee students with gaps in prior schooling. Firstly, findings on students’ language use in FLS / EL classes shows that students themselves use a range of plurilingual learning strategies in the language-of-schooling class context, where they are in a language-diverse community of learners and “space is allowed” for plurilingualism. In contrast, a second set of findings shows that in the monolingual context of “classes d’inclusion” (in the French school) where students have limited opportunities to manage their learning through plurilingual approaches, they tend to rely on passive learning strategies and feel isolated.Findings from both these areas quantitatively and qualitatively support the hypothesis that educational environments that allow space for plurilingual learning approaches create a platform from which to improve learning processes, engagement and construction of knowledge, there by encouraging more effective learning for newly-arrived immigrant students.< Réduire
Mots clés
Diversité linguistique
Élèves allophones
Éducation inclusive
Formation des enseignants
Mots clés en anglais
Language diversity
Immigrant students
Inclusive education
Teacher training
Origine
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