Urticaire chronique spontanée : définition, physiopathologie et traitements. Place de l’omalizumab dans le traitement de l’urticaire chronique spontanée résistante aux antihistaminiques à forte dose : expérience bordelaise

Abstract

L’urticaire est une dermatose inflammatoire, qui peut être soit superficielle, soit profonde. Une urticaire est aigüe si elle dure moins de six semaines, ou chronique si elle dure plus de six semaines. Les urticaires chroniques peuvent être inductibles si elles sont provoquées par un stimulus reproductible défini, ou spontanées si les crises sont déclenchées sans cause connue. La qualité de vie des patients est fortement altérée, notamment chez les patients présentant une urticaire chronique spontanée. La physiopathologie n’est pas totalement connue. Plusieurs mécanismes existent, mais les mastocytes sont les cellules clés impliquées dans l’urticaire. Leur dégranulation avec libération d’histamine entraine le déclenchement des crises. Le traitement de référence est la prise d’antihistaminiques antiH1, mais cela ne suffit pas pour contrôler de nombreux patients. Le seul autre traitement qui a l’AMM dans l’urticaire chronique spontanée est l’omalizumab. Il s’agit d’un anticorps anti-IgE qui montre des taux d’efficacité d’environ 80% dans les études post-commerciales, avec une bonne tolérance. Dans le cadre d’un stage à l’hôpital de Bordeaux, j’ai eu l’opportunité de participer à une étude dans le but d’évaluer l’efficacité de l’omalizumab dans le traitement de l’urticaire chronique spontanée, ainsi que ses modalités de décroissance et d’arrêt. Les résultats de cette étude démontrent l’efficacité et l’innocuité de l’omalizumab. Par contre, le traitement semble être symptomatique. Les protocoles d’arrêt ne sont pas définis et cette étude ne permet pas d’en définir un. Enfin, des patients restent non contrôlés par les traitements actuels donc de nouvelles cibles thérapeutiques sont en cours de développement.